Dimanche le 25 nov. Nous sommes arrivés au Caire hier soir et notre chambre donne sur les pyramides. Ici à l’hôtel Sofitel l’accès à Interrnet n’est pas à la portée de nos porte-monnaie nous faisons donc l’expérience d’un taxi… Tout va bien et merci pour tous vos messages et commentaires. CJ nous avons mis 1 heure pour trouver un café Internet dans un trafic fou fou... vous en aurez quelques photos bientot. CJ 1. Sharm-el-Sheik (SES), est un nom qui fait rêver, lieu de rencontres politiques stratégiques des grands de ce monde, particulièrement ceux du Moyen-Orient, et lieu d’un accident d’avion
controversé il y a quelques années.
2. Arrivée par avion de Louqsor la veille en soirée, la chute de température a été ressentie, de 34 à 22 degrés. Plusieurs déceptions nous attendaient : chambres, restaurant, rigidité de l’agence NTS mandataire local de VIP notre tour operator. Les chambres : un peu passées, au carrelage et aux baignoires écaillées, à l’évier su silicone arraché, aux moustiques omniprésents, à la douche impossible de régler la température, à la crue du Nil sur le carrelage de la salle de bains. Le restaurant : le service déficient des serveurs qui perdent de vue les clients, à la qualité de nourriture très basse, à la rapidité de facturation pour des bières qui n’arrivent pas, à la température ambiante pendant trois jours que nous sommes là de 28 degrés minimum, qu’on dit à la blague nécessaire pour garder les plats tièdes. L’opinion des membres du groupe est que VIP soit s’est fait avoir, soit est complice
de cette très basse qualité d’hôtel qu’on nous avait dit de 4 étoiles, mais que nous déclassons à 3 étoiles. Le plus mauvais service constaté depuis le début de notre voyage en Égypte.
3. SES, c’est la station balnéaire TOP de l’Égypte. Avec ses 110 casinos, elle ne peut prétendre au titre de Las Vegas du Moyen-Orient, Ce serait plutôt Dubaï, aux Émirats arabes unis. Mais SES, à la sortie sud su golfe d’Aqaba, détient une position stratégique, à 20 km de l’Arabie Saoudite, et près des frontières de la Jordanie et d’Israël. À cet Israël honni du monde arabe, dont on refuse de prononcer même le nom, n’évoquant que le nom des villes.
4. SES est avantageusement connu pour ses possibilités de plongée sous-marine. Cette activité nous a été offerte aujourd’hui, avec conditions simples pour les néophytes que nous sommes, pour la plupart.
5. Partir en mer ne s’improvise pas. Partir en mer Rouge, c’est aussi l’exotisme, et nager en mer Rouge, c’est mémorable, la salinité aidant, la flottaison de beaucoup facilitée. 16 des 21 membres du groupe Ramsès s’en souviendront longtemps. :
- arrêt à la boutique pour essai et location à nos frais de l’équipement spécialisé;
- déplacement vers la marina de SES et installation à bord d’un bateau d’excursion (nous sommes un petit groupe dans un petit bateau à deux ponts); nous aurions bien aimé le bateau spécialisé à fond transparent, mais ce n’était pas prévu;
- trois excursions de plongée qui deviennent deux plus longues que prévues, à la recherche de l’endroit idéal protégé du vent;
- entre les deux séances de plongée, lunch cuisiné et servi à bord, cuisine locale oblige, mais on mange de bon appétit.
6. Faut dire que la mer Rouge est tout sauf rouge. D’ailleurs, nul n’a pu dire avec assurance l’origine de son nom. Notre guide Azazi Said el Feky (qu’on pourrait traduire par Richard L’Heureux Le Pieux, en traduction littérale mot à mot), évoque les coraux rouges, les poissons rouges, les sables rouges. Mais il ne connaît pas le phénomène de l’une des Sept plaies d’Égypte, alors que Moise aurait provoqué le changement en rouge des eaux du Nil.
7. De ces deux plongées de plus d’une heure chacune, auxquelles j’ai assisté en spectateur, j’ai retenu les impressions, commentaires et exclamations des personnes restées à bord (les secs) ou qui revenaient de l’eau (les mouillés) :
la mer à 22 degrés, d’un bleu intense en profondeur ou d’un turquoise vif dès que moins de 2 mêtres, sur falaises ocre et ciel d’azur, c’est divin;
les coraux et les éponges, multicolores, donnent l’impression d’évoluer dans un aquarium géant;
dans l’œil goguenard de celles et ceux restés à bord (les secs), un brin d’envie que n’ont aucunement tempéré les commentaires des mouillés, au contraire;
l’abandon total des corps se réalisait dans cette eau délicieuse, au milieu des Némo bleu argent, blancs, noirs, jaunes, zébrés de toutes les couleurs, bariolés même.
En somme, faire un avec l’eau salée de la mer Rouge, c’est se rapprocher de la nature des êtres vivants, les premiers conçus dans ce milieu aqueux et salé, à l’image toujours vraie des neuf premiers mois de notre vie d’humains.
8. Après un retour de l’équipement loué, puis à l’hôtel Noria, pause bière avec Assia A., Russe blonde dans la jeune vingtaine, employée de l’hôtel et chargée de l’animation des clients. A la fin de son quart de travail d’après-midi, et avant de débuter celui de la soirée, elle accepte de répondre à nos questions, dans un français impeccable. Diplomée de la Faculté de linguistique de Nijni Novgorod, à 450 km de Moscou, elle parle, en plus du russe et du français, l’italien, l’anglais et l’arabe.
9. Assia A. aborde d’elle-même notre groupe. A SES depuis 9 mois et 7 jours, il lui reste moins de 2 mois avant de retourner à Novgorod pour un congé de deux mois et revenir pour un autre 10 mois de contrat avec l’hôtel. Nostalgique mais pas trop, notre Assia. Elle ne sait pas où elle sera ni ce qu’elle fera dans 3, ou 5 ans. Mais après, ses yeux s’allument, elle évoque un peu de stabilité, ou un contrat en Europe de l’Ouest, loin de ces hordes de touristes peut-être. Parce qu’elle en rencontre beaucoup, de toutes sortes. Ils sont quelques-uns comme elle, expatriés volontaires et aventureux, mais nostalgiques du pays.
10. Les clients d’Assia A. sont difficiles à catégoriser. En quelques mots elle évoque leurs caractéristiques (par ordre décroissant d’importance numérique) :
Anglais – juin et juillet – grands lecteurs, un peu snobs, et grands buveurs;
Italiens – juin – juillet – dragueurs et merveilleux danseurs;
Russes – avril et mai, et septembre à novembre – près de leurs sous et grands buveurs;
Hollandais, Slovènes et Polonais – se tiennent en bande comme les poissons de la mer Rouge, difficiles à animer;
Allemands – hiver et printemps – très grands buveurs.
11. Pour Assia A., qui adore ce qu’elle fait, la vie à SES est chère, plus qu’au Caire ou à Alexandrie. Les Égyptiens qui travaillent ici viennent de ces deux villes pour 3-4 semaines puis repartent pour 2 semaines de congé. Mais Asssia A. adore la vie nocturne, la musique, les contacts avec les gens. Elle déteste l’eau de la mer, et y amène les clients seulement quand il le faut.
Voilà une journée bien remplie, et qui, en plus des photos dont vous avez un échantillon restreint, laissera dans nos esprits un souvenir impérissable de Sharm-el-Sheik, de son faste clinquant, mais aussi des humains qui y transitent comme de ceux et celles qui y vivent.